Canada

Tu parles-tu québécois?

Avant toute chose, il est important de savoir que cet article n’est en aucun cas une moquerie ou une attaque envers les québécois. J’aime le Québec, ses habitants et leur façon de parler! C’est juste qu’il y a certains mots ou expressions qui me font sourire 🙂

Cet article a donc pour but de vous faire part de quelques expressions et mots québécois.

Un peu d’histoire

Le français québécois est différent de notre français, tout simplement par rapport à des faits historiques!

À partir du 17e siècle, il y a eu un nombre important de colons qui ont immigré au Québec et qui parlaient des patois de différentes régions de France.

Afin de mieux se comprendre, ces immigrants ont décidé de parler une langue commune : le «françois», la langue la plus prestigieuse.
Le «françois» est la langue qui était parlée à la cour du roi de France. À partir de ce moment là, cette langue a commencé à se répandre au sein de la colonie.

Mais en 1759, la conquête des colons Anglais a favorisé l’isolement du Québec et c’est pour cette raison que le français du Québec a commencé à s’angliciser.

Actuellement dans le français québécois, il y a encore plusieurs mots en ancien français. En effet, après la Révolution française, la norme du français a changé en France.
En France, le français de la cour du roi a laissé place au français de la bourgeoisie. Alors qu’au Québec, le français de la cour du roi a continué d’évoluer.

Les Québécois sont très attachés à leur français et c’est pourquoi lors de votre visite au Québec, vous verrez que le panneau «stop» devient «arrêt», tout est systématiquement traduit en anglais et en français!

Quelles sont les différences?

La grande différence que vous pouvez remarquer rapidement est l’accent! Au début, cela peut être difficile de tout comprendre, mais au fil de la conversation et de votre séjour, vous allez vite vous y faire! Et avouez-le, il est bien charmant cet accent, non?

Une autre différence est celle de la contraction des mots. En effet, le québécois vous dira plutôt, «chu», au lieu de «je suis» mais aussi «tsé» au lieu de «tu sais» ou bien encore «faque» pour dire «ce qui fait que».

Il y a une différence aussi en ce qui concerne les jurons! Au Québec, ces blasphèmes sont le plus souvent des mots relatifs à l’Eglise catholique, comme par exemple «Câlisse de tabarnak!».

  • Le mot «ostie» qui vient de «hostie», est le pain eucharistique.
  • «Tabarnak» qui vient de «tabernacle» est en fait le petit meuble où est conservé l’eucharistie.
  • «Câlice» qui vient de «calice» et qui est la coupe qui contient le vin bénit.

Vous pouvez aussi remarquer la féminisation ou la masculinisation de certains noms : un vidéo, une avion, etc.

Pour poser une question, on ajoute un «tu» après le verbe, comme par exemple, «Tu peux-tu?», «Tu veux-tu?», «Tu t’es-tu acheté?», etc.

Autre petite particularité, les trois repas de la journée s’appellent le déjeuner, le dîner et le souper.

Enfin, il faut savoir qu’au Québec, le tutoiement est régulièrement utilisé, il ne faut pas se sentir offenser!

Il y a bien sûr d’autres différences mais j’ai essayé de vous faire part des plus fréquentes. Même si cela fait bientôt 3 ans que nous sommes à Montréal, nous avons encore beaucoup de choses à apprendre!

Quelques expressions

Voici une sélection de quelques expressions à connaître :

  • Tire-toi une bûche : prends une chaise
  • Chauffer le char : conduire la voiture
  • Avoir de l’eau dans la cave : désigne le fait de porter un pantalon trop court
  • Être sur le piton : être en forme, avoir de l’énergie
  • Se sucrer le bec : désigne l’action de manger des sucreries ou n’importe quel mets sucré
  • Avoir du fun : avoir du plaisir
  • Avoir la chienne : avoir peur
  • Bienvenue : je vous en prie / de rien
  • Ça pas d’allure : cela n’a pas de bon sens
  • C’est correct : tout est bien
  • C’est la cerise sur le sundae : c’est le comble
  • Me niaises-tu? : Est-ce que tu te paies ma tête?
  • Mon chien est mort : avoir perdu tout espoir de réaliser quelque chose
  • Pantoute : pas du tout
  • Pas pire : pas mal
  • Se tanner : se lasser
  • Tantôt : plus tôt, plus tard
  • Il fait frette : il fait très froid
  • Avoir la guédille au nez : avoir la goutte au nez ou le nez qui coule
  • Avoir une crotte sur le coeur : en vouloir à quelqu’un, avoir de la rancune
  • Capoter : être très excité, content
  • Accroche ta tuque avec d’la broche : tiens toi prêt
  • L’affaire est ketchup : la situation est au mieux
  • C’est tiguidou : c’est super
  • Le chèque est dans la malle : le chèque est partit à la poste
  • Être choqué : être en colère
  • À cause que : parce que
  • À date : jusqu’à maintenant
  • Se brosser : se soûler
  • Jaser : discuter, tenir une conversation
  • Magasiner : faire du shopping
  • Être en balloune : être enceinte
  • C’est écoeurant : c’est génial
  • C’est plate : c’est ennuyeux

Quelques mots

  • Icitte : ici
  • Un cartable : un classeur
  • Une chaudière : un seau
  • Un classeur : un meuble de rangement
  • Foufounes : les fesses
  • Gosses : les testicules
  • Liqueur : boisson gazeuse
  • Soda : bicarbonate de soude
  • Une sucette : un suçon
  • Un char : une voiture
  • Un dépanneur : une supérette
  • Les babines : les lèvres
  • La bédaine : le ventre
  • Une blonde : une copine, petite amie, fiancée
  • Un chum : un copain, petit ami, fiancé
  • Des bas : des chaussettes
  • Des bobettes : des culottes
  • Un chandail : un pull
  • Une laveuse : une machine à laver
  • Des gougounes : des sandales de plage
  • Lousse : ample, trop grand
  • Des mitaines : des moufles
  • Une sécheuse : un sèche-linge
  • Une laveuse : un lave-linge
  • Une tuque : un bonnet
  • Un piton : un bouton
  • Du blé d’Inde : du maïs
  • Un breuvage : une boisson
  • Une crème glacée : une glace
  • Glace : glaçons
  • Les lumières : les feux de circulation
  • La sloche : la neige sale
  • La valise : le coffre de la voiture
  • Une brocheuse : une agrafeuse
  • Des bibittes : des insectes
  • Soccer : football
  • Tip : pourboire
  • Asteure : maintenant

Vous l’aurez compris, il y a énormément de noms et d’expressions qu’utilisent les Québécois dans leur quotidien.

C’est vrai qu’à notre arrivée cela n’a pas été évident de tout comprendre, mais au bout de quelques temps cela devient plus facile. Il nous arrive même d’utiliser certains noms en français québécois sans nous en rendre compte!

On a toujours été entouré de personnes très compréhensives et très gentilles, qui étaient enthousiastes à l’idée de nous expliquer la signification de tels mots ou telles expressions.

Photo de couverture: Jiri Flogel/Shutterstock.com
18 mars 2019
Photo de Maud
À propos de l'auteur : Maud

« Liberté, nature et dépassement de soi, sont les maîtres mots qui me définissent. À travers nos voyages, la citation "Il faut vivre ses rêves et non rêver sa vie" prend alors tout son sens. »

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